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Les progrès de l'aviation durant l'entre-deux-guerres

Une industrie née durant la première guerre mondiale

Les années vingt et trente sont marquées par d'importants progrès techniques dans le domaine de l'industrie aéronautique, dont la naissance et le développement se sont véritablement affirmées durant la première guerre mondiale. Après avoir produit des appareils militaires en quantités considérables durant le conflit, les grands constructeurs de l'époque entreprennent une reconversion qui conduit à la production des premiers avions spécialisés dans le transport de frêt et de passagers. Les industriels de l'aéronautique se nomment alors Potez, Latécoère, Farman, Blériot, Dewoitine (France), Fokker, Junkers (Allemagne), De Haviland, Handley Page (Grande Bretagne), Douglas, Boeing (Etats-Unis)... 


Vue de l'hydravion Latécoère 29

Innovation technologique et course aux records

La diversité des attentes de leurs clients (militaires, compagnies aériennes, compagnies aéropostales...) ainsi que les avancées technologiques dans les domaines de la fabrication des cellules et de la propulsion, conduisent à la production d'appareil désormais plus rapides, plus fiables, et à une autonomie sans cesse accrue.

C'est l'époque des records et des exploits, dont le plus retentissant est la traversée de l'Atlantique par Charles Lindbergh, en mai 1927. Le pilote américain réussit sa tentative quelques semaines après l'échec de celle de Nungesser et Coli, aviateurs français disparus corps et biens dans l'océan en tentant de rallier Paris à New-York. 

Les innovations de l'époque en matière d'aérodynamique et de propulsion sont accompagnées par le développement d'une instrumentation de bord destinée à faciliter la navigation, de nuit ou en conditions météorologiques défavorables. La TSF et le radiogoniomètre trouvent de plus en plus leur place dans les cockpits, aux côtés du gyro horizontal et du conservateur de cap. 


Premières lignes aériennes intercontinentales

En 1929, les aviateurs Costes et Bellonte portent le record de distance parcourue d'une seule traite à 7905 km, en accomplissant un raid entre Paris et Tstsikar (Mandchourie). Les performances atteintes par les appareils en termes d'autonomie et d'allonge permettent désormais d'envisager l'établissement de liaisons intercontinentales régulières. En 1930, le pilote français Mermoz accomplit le trajet Saint-Louis (Sénégal) - Natal (Brésil) pour le compte de Compagnie Aéropostale, complétant ainsi le maillon manquant de la "Ligne" établie entre Toulouse et Santiago du Chili. 

L'entre-deux-guerres sera l'âge d'or des hydravions, légers ou multimotorisés. Ces appareils seront utilisés pour les premières liaisons intercontinentales de transport de passagers, en raison de leur plus grande sûreté en cas de pannes durant le vol. Ils seront par la suite remplacés par des appareils "terrestres", plus efficaces et capables d'assurer de longs vols sans escales dés la fin des années 30. 

Démocratisation de l'aviation en France

Le développement de l'aéronautique en France conduit à la multiplication du nombre des terrains d'aviation en métropole. En 1930, date de publication du premier "guide aérien" par Michelin, on compte environ 150 aérodromes et bases d'hydravions utilisés essentiellement par les forces armées et par l'aéronautique marchande.

Les perfectionnements apportés dans les domaines de la navigation aérienne et de la sécurité, ainsi que la baisse du prix du matériel volant (parfois récupéré dans les anciens stocks de la première guerre mondiale) contribuent au développement des aéroclubs disposant de leurs propres terrains, à l'image de l'aéroclub Nice - Côte d'Azur. L'avion particulier démontre de plus en plus son utilité pour les voyages d'affaires et pour les déplacements touristiques...


Caractéristiques de quelques appareils construits à la fin des années 20 :

Le Potez 25, utilisé tant par des pilotes civils que militaires (transport de frêt, reconnaissance...) :

Appareil monomoteur biplan
Masse à vide : 1510 kg
Charge utile : 300 kg
Vitesse de croisière : 170 km/h
Vitesse maximale : 210 km/h
Plafond : 7000 m
Rayon d'action : 500 km

 
Le Latécoère 28, appareil plus puissant utilisé pour le transport de frêt ou de passagers :

Appareil monomoteur ailes hautes
Masse à vide : 2385 kg
Nombre de passagers : 8
Charge utile : 850 kg
Vitesse de croisière : 215 km/h
Vitesse maximale : 240 km/h
Plafond : 5500 m
Rayon d'action : 1000 km


Note : les plans de cet appareil peuvent être téléchargés sur le site de l'association P.G. Latécoère