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Terrains d'aviation et routes du ciel en 1930


La France métropolitaine compte 153 aérodromes et bases d'hydravions au début de l'année 1930.  

Ces terrains d'aviation sont alors essentiellement utilisés par les forces de l'Armée de Terre (l'Armée de l'Air ne sera officiellement créée qu'en 1933) pour la formation et l'entrainement des pilotes. Une trentaine d'aérodromes sont dédiés à l'Aéronautique Marchande (transport de frêt, courrier, passagers...), tandis qu'une quinzaine de terrains sont réservés à des utilisateurs privés, aéroclubs ou constructeurs d'avions, tels Potez, Blériot Aéronautique, Farman, Morane-Saulnier. Un terrain est réservé à l'usage de la Compagnie Générale Aéropostale, le célèbre aérodrome de Toulouse-Montaudran, point de départ de la "Ligne" conduisant à Buenos Aires et Santiago du Chili. Les terrains les plus importants de l'époque sont les aérodromes de Paris - Le Bourget (sur lequel Charles Lindbergh s'est posé triomphalement en 1927), Paris - Orly, Marseille-Marignane et Toulouse-Francazals.  


Installations du Bourget, en 1930

Les terrains d'aviation de l'époque sont très différents des aéroports et aérodromes que nous connaissons aujourd'hui, avec leurs pistes d'atterrissage rectilignes et goudronnées. Les aires d'atterrissage ont alors des formes très variables, rectangulaires, polygonales ou circulaires et sont tantôt constituées de terre battue, tantôt gazonnée. Les terrains sont loin d'être parfaitement plats, et présentent quelques fois des déclivités en forme de cuvettes. Les pilotes doivent souvent faire preuve de "vista" au moment de l'atterrissage en prenant garde aux obstacles parfois parsemés au milieu de la zone d'atterrissage : bosquets, fossés, trous d'obus... 

Le règlement impose aux pilotes d'effectuer le décollage face au vent, sur la partie droite du terrain. L'atterrissage doit également être effectué face au vent, mais cette fois ci sur la partie gauche du terrain. 


capotage d'un avion de chasse Nieuport 29

Les aérodromes disposent parfois d'équipements permettant de faciliter l'approche et l'atterrissage des appareils : manches à air, T d'atterrissage, balises diverses, lampes obstacles, projecteurs pour les arrivées de nuit... Les terrains sont souvent marqués en leur centre par un cercle à l'intérieur duquel est noté le nom de l'aérodrome, visible du ciel. 

Diverses installations facilitent la navigation des pilotes accomplissant des trajets relativement importants dans le ciel de la métropole : phares maritimes, phares aériens à occultations, feux de jalonnement au néon... La France compte également en 1930 sept stations de radiogoniométrie, respectivement situées à Valenciennes, Le Bourget, Strasbourg, Toulouse, Marignane, Perpignan et Bastia. Des stations de TSF, installées dans près d'une vingtaine d'aérodromes, permettent aux pilotes de se faire reconnaître et d'annoncer leur passage ou leur arrivée. 


Les aviateurs naviguent généralement à vue, en s'aidant du compas magnétique et du radiogoniomètre. Ils ne sont à l'époque pas tenus de se déplacer à l'intérieur de couloirs stricts supervisés par des contrôleurs aériens : certaines zones sont cependant interdites aux civils, situées essentiellement à proximité de la frontière Nord-Est et des ports militaires.

La route recommandée à l'époque pour accomplir le trajet Paris-Marseille, par beau temps, est la suivante :

Paris - Montereau - Sens - Joigny - Auxerre - Avallon - Saulieu - Chalon-sur-Saône - Mâcon - Belleville - Lyon (escale) - Crest - Orgon - Salon - Marseille 

Par mauvais temps, il est préférable de suivre le chemin suivant :

Paris - Melun - Fontainebleau - Montargis - Briare - Cosne - La Charité sur Loire - Nevers - Decize - Paray-le-Mosnial - Beaujeu - Belleville - Lyon (escale) - Saint-Rambert d'Albon - Montélimar - Orange - Avignon - Salon - Marseille

La meilleure route conduisant de Bordeaux à Marseille passe quand à elle par :

Bordeaux - Langon - Sainte-Bazeille - Tonneins - Agen - Moissac - Toulouse (escale) - Castelnaudary - Caracassonne - Narbonne - Béziers - Montpellier - Arles - Salon - Marseille